L’amortissement linéaire
L’amortissement linéaire représente une méthode d’amortissement des immobilisations. En pratique, il s’agit du principal mode d’amortissement utilisé par les entreprises. Il sert également de référence sur le plan fiscal pour certains calculs. Compta-Facile vous le présente en répondant aux questions :
- Qu’est-ce que l’amortissement linéaire ?
- Comment calculer un amortissement linéaire ?
- Comment présenter un tableau d’amortissement linéaire ?
- L’amortissement linéaire est-il autorisé en fiscalité ?
Qu’est-ce que l’amortissement linéaire ?
Par définition, l’amortissement linéaire répartit de manière égale la valeur d’un bien sur sa durée de vie. Les annuités d’amortissement ne varient pas selon l’utilisation qui est faite du bien, notamment en cas de succession de différentes phases d’utilisation.
La doctrine comptable considère que l’amortissement linéaire représente la méthode à appliquer dans les comptes individuels s’il n’existe pas de mode d’amortissement mieux adapté.
Comment calculer un amortissement linéaire ?
Pour calculer un amortissement linéaire, il faut suivre les étapes suivantes :
- Déterminer la durée de vie réelle de l’immobilisation
- Calculer le taux d’amortissement du bien
- Affiner la première et la dernière annuité
Déterminer la durée de vie réelle de l’immobilisation
Il s’agit de l’étape la plus délicate du processus. L’entreprise doit identifier la durée sur laquelle elle va utiliser l’immobilisation. Pour cela, elle doit tenir compte de nombreux paramètres comme les caractéristiques du bien en matière d’obsolescence, son intensité d’utilisation, la politique de l’entreprise en matière de renouvellement de ses immobilisations, etc. Il résulte de ces éléments que deux biens ayant la même nature peuvent être amortis sur des durées distinctes et donc donner lieu à des amortissements différents.
Toutefois, des mesures de simplification existent, notamment pour les petites et moyennes entreprises (PME). Elles concernent uniquement les biens non décomposables appartenant aux entreprises ne dépassant pas deux des trois seuils suivants :
- Total bilan : 4 000 000 €
- Total chiffre d’affaires net : 8 000 000 €
- Nombre de salariés : 50.
Deux allègements s’appliquent ; la PME peut :
- Amortir ses immobilisations sur leurs durées d’usage d’admises en fiscalité, sans avoir à rechercher leur durée de vie réelle,
- Ne pas apporter de distinction entre amortissement comptable et supplément d’amortissement fiscal (notamment pour la 1ère échéance d’amortissement).
Calculer le taux d’amortissement du bien et l’annuité d’amortissement
Une fois que l’entreprise a choisi une durée d’amortissement, elle doit calculer un taux d’amortissement :
Ensuite, elle doit appliquer ce taux à la base amortissable du bien en question. Le montant obtenu représente une annuité d’amortissement :
En ce qui concerne la base amortissable de l’amortissement linéaire et, contrairement à l’amortissement dégressif, elle est toujours égale à la valeur brute de l’immobilisation (sauf si une valeur résiduelle existe).
Exemple : une entreprise dont l’exercice comptable coïncide avec l’année civile achète un ordinateur le 01/01/N pour 3 000 euros hors taxes. Elle amortir le bien sur 3 années. Le taux d’amortissement linéaire s’élève à 33,1/3%. Le montant de l’amortissement annuel, quant à lui, est de 1 000 euros soit 3 000 x 33,1/3%.
Affiner la première et la dernière annuité
Les règles présentées ci-dessous valent pour des années pleines d’amortissement. Or, en pratique, il est très rare d’acheter un bien au premier jour de l’exercice comptable. Un retraitement doit donc venir affiner la première annuité et, par conséquent, la dernière.
En comptabilité, l’amortissement doit débuter à compter de la date de mise en service du bien. Par conséquent, la première annuité d’amortissement doit être réduite « prorata temporis » afin de retraiter la fraction d’amortissements allant du début de l’exercice jusqu’à la date de mise en service. Ce montant s’apprécie en jours et il doit être rapporté à une année de 360 jours. Parallèlement à cela, la dernière annuité d’amortissement se trouve également réduite.
Exemple : une entreprise clôture ses comptes le 31 décembre de chaque année. Le 15/04/N, elle fait l’acquisition d’une tablette pour 1 200 euros hors taxes. Elle l’utilisera pendant 4 ans. Le taux d’amortissement linéaire s’élève à 25%. L’amortissement pratiqué en N+1, N+2 et N+3 se monte à 300 euros. La première année s’élève à 212,50 euros soit 1 200 x 25% x ( 255 / 360 ) et la dernière à 87,50 euros.
Comment présenter un tableau d’amortissement linéaire ?
L’amortissement des immobilisations donne lieu à l’établissement d’un tableau appelé plan d’amortissement linéaire. Il comprend généralement les informations suivantes :
- La base amortissable,
- La date d’acquisition du bien,
- L’exercice comptable (date de début et date de fin),
- Le montant de l’amortissement économique (=comptable),
- Les cumuls d’amortissements pratiqués depuis l’acquisition,
- L’amortissement fiscal minimum à constater,
- Les éventuels amortissement dérogatoires ou la fraction d’amortissement à réintégrer.
Reprise de l’exemple ci-dessus et présentation du plan d’amortissement :
Date de début | Date de fin | Montant de l’amortissement | Amortissements cumulés |
15/04/N | 31/12/N | 212,50 | 212,50 |
01/01/N+1 | 31/12/N+1 | 300,00 | 512,50 |
01/01/N+2 | 31/12/N+2 | 300,00 | 812,50 |
01/01/N+3 | 31/12/N+3 | 300,00 | 1 112,50 |
01/01/N+4 | 15/04/N+4 | 87,50 | 1 200,00 |
L’amortissement linéaire est-il autorisé en fiscalité ?
Fiscalement, l’amortissement linéaire représente le mode normal d’amortissement. Il constitue la référence permettant d’appliquer les règles en matière d’amortissement minimal.
A lire également sur l’amortissement :
- La définition de la notion d’amortissement
- Les durées d’amortissement
- La révision d’un plan d’amortissement
- L’amortissement dégressif
- L’amortissement variable
- Amortissement linéaire ou dégressif, lequel choisir ?
- L’amortissement d’un véhicule de tourisme
Conclusion : l’amortissement linéaire représente le mode d’amortissement le plus rencontré en pratique. Très simple à mettre en oeuvre, il demeure la bonne pratique à appliquer si aucune autre méthode n’est justifiée économiquement.
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1 commentaire
Jeanp
Bonjour
N'y aurait-il pas une légère erreur dans votre calcul relatif à la 1ère annuité
je compte 255 jours et vous, vous prenez 260 jours
Cela ne donne donc pas le même résultat
Merci de m'indiquer si erreur ou pas, car là, je commence à apprendre les amortissements et cela me complique la tâche
Merci
Lison Jacquet
Bonjour Jeanp,
En effet, c'est une erreur de notre part.
Je vais rectifier ça !
Merci,
Bonne journée