Comment faire son bilan comptable ?

Publié le 10 min
Ecrit par Thibaut Clermont

Après l’avoir préparé, il convient de faire son bilan comptable, chaque année à la clôture de l’exercice. Compta-Facile vous propose une fiche complète qui recense toutes les étapes clefs pour faire son bilan comptable, à savoir :

  1. Réaliser un inventaire et enregistrer les stocks
  2. Ajuster certains comptes de gestion
  3. Calculer et comptabiliser les dotations aux amortissements
  4. Constater certaines provisions
  5. Calculer et comptabiliser les impôts finaux
  6. Justifier les soldes comptables
  7. Documenter ses travaux
  8. Éditer ses comptes annuels

Remarque : nous avons recensé les étapes de préparation du bilan comptable dans un article séparé.

faire son bilan comptable

Faire son bilan comptable, étape n° 1 : enregistrer les écritures d’inventaire

Faire un inventaire et constater les stocks

En fonction de son activité, l’entreprise devra réaliser l’inventaire :

  • de ses prestations en-cours lorsqu’elle exerce une activité de prestations de services,
  • de ses marchandises en stock lorsqu’elle exerce une activité de négoce,
  • de ses produits en-cours lorsqu’elle exerce une activité de production.

Ces inventaires débouchent sur une évaluation des stocks à la date de clôture de l’exercice et font l’objet d’une comptabilisation dans un journal d’opérations diverses (§ comptabilisation des stocks).

Ajuster les soldes de certains postes du compte de résultat

Identifier et comptabiliser les charges et produits constatés d’avance

Certaines charges et certains produits (comptes des classes 6 et 7) sont comptabilisés à l’intérieur d’un exercice mais se rapportent à une période qui excède celui-ci. Il s’agit notamment des dépenses d’assurance (facturées d’avance au trimestre, au semestre ou à l’année), des frais de documentation, des loyers mobiliers ou immobiliers, etc. Ces postes doivent être ajustés afin de faire en sorte que les comptes ne comportent que des montants qui concernent effectivement l’exercice en question. On appelle cela le « cut-off » ou la séparation des exercices.

Cette étape nécessite généralement l’édition d’un grand livre et la recherche de tout mouvement susceptible de représenter une charge constatée d’avance ou un produit constaté d’avance et la comptabilisation de ces derniers. Dans une entreprise bien organisée sur le plan administratif, il pourra être prévu de faire systématiquement une copie des factures représentant des CCA ou des PCA afin de préparer efficacement les travaux de clôture (pour plus d’informations : comment gérer le cut-off ?).

Identifier et comptabiliser les charges à payer et les produits à recevoir

A l’inverse, d’autres charges et produits concernent l’exercice en question mais ne sont justifiés que par des pièces comptables datées de l’exercice suivant. Il s’agit, par exemple, de marchandises reçues pendant l’exercice mais pour lesquelles la facture n’a été éditée que l’exercice d’après. Il convient alors d’en tenir compte à la clôture de l’exercice en enregistrant :

Calculer et enregistrer les dotations aux amortissements d’immobilisations

L’entreprise doit dresser un inventaire de ses immobilisations (vérifier qu’elles aient toutes été comptabilisées en immobilisations et non laissées en charges et qu’elles soient encore détenues par l’entreprise) et procéder au calcul et à l’amortissement de celles-ci. Certaines d’entre elles auront peut-être été vendues au cours de l’exercice ou mises au rebut. Il conviendra alors de les sortir de l’actif du bilan. Cela occasionne également des écritures comptables ; que nous avons abordées dans les articles suivants :

En général, les entreprises utilisent des modules de gestion des immobilisations et des amortissements (qui peuvent, dans certains cas, exporter et injecter directement les écritures dans la comptabilité). Il conviendra, à l’issue des opérations de comptabilisation, de rapprocher les soldes des comptes d’immobilisation (comptes de la classe 2), des comptes d’amortissement (comptes 28) et des comptes de dotation aux amortissements (compte 681) avec les sommes qui figurent dans le logiciel de gestion des immobilisations.

Constater d’éventuelles provisions

L’entreprise peut encourir des risques dans différents domaines (risque pour garanties données aux clients, risque de change lié à des opérations en devises, risque de non-recouvrement de créances, litiges portés devant les tribunaux, etc.). Elle doit les recenser, les évaluer (si possible) et comptabiliser des provisions appropriées (la plus courante d’entre-elles étant la provision des créances douteuses).

Calculer et comptabiliser certains impôts (IS, CVAE)

Certains impôts et taxes ne peuvent faire l’objet d’un calcul et d’une comptabilisation qu’à l’issue du processus de révision comptable. L’impôt sur les sociétés (IS) et la Contribution sur la Valeur Ajoutée des Entreprises (CVAE) en sont deux exemples concrets : les soldes des comptes de charges et de produits doivent être définitifs puisqu’ils servent de base au calcul de ces derniers.

Faire son bilan comptable, étape n° 2 : réviser les comptes

Vérifier et justifier les soldes comptables

Comptes clients et fournisseurs

Les soldes des comptes clients et fournisseurs doivent être justifiés. En pratique, cela passe par l’édition d’un grand livre auxiliaire des mouvements non lettrés ; sous réserve que le lettrage ait bien été effectué au préalable et que les différences de règlement aient bien été régularisées. La justification peut également être effectuée au moyen d’une demande de confirmation de solde auprès des tiers (procédure appelée circularisation des tiers).

Il convient de porter une attention particulière :

  • aux comptes clients créditeurs (il peut s’agir d’acomptes à reclasser en compte 4191, de factures clients non comptabilisées (omission) ou encore de la présence d’un double règlement) ;
  • aux comptes fournisseurs débiteurs (il peut s’agir d’acomptes à reclasser en compte 4091, de factures fournisseurs non comptabilisées ou d’un double règlement) ;

Comptes de trésorerie

Il convient également de justifier les comptes de trésorerie. Cette étape passe généralement par l’établissement d’un état de rapprochement bancaire qui permet de s’assurer que le solde comptable est bien égal au solde issu du relevé bancaire. En pratique, une copie du dernier relevé bancaire est effectuée et agrafée à l’extrait du compte 512.

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Comptes de charges et de produits

Il est, tout d’abord, nécessaire de veiller à la bonne imputation des mouvements comptables (et notamment les charges et produits de l’exercice). Autrement dit, la charge (ou le produit) doit se trouver dans le bon compte.

Ensuite, deux types de contrôle peuvent être effectués :

  • Un examen analytique des postes (comparaison des soldes de l’exercice avec ceux de l’exercice précédent et justification des variations les plus significatives) ;
  • Un examen de cohérence en rapport avec les statistiques d’entreprises du même secteur d’activité (marge commerciale, valeur ajoutée, productivité, etc.) et analyse des écarts les plus importants.

Autres comptes

Les comptes traduisant les relations avec l’état et les organismes sociaux (43 et 44) doivent également être justifiés. Pour les comptes sociaux, cela passe généralement par l’établissement d’états de rapprochement entre les bordereaux de charges et les sommes figurant en comptabilité (ainsi qu’un rapprochement des bases brutes entre les sommes figurant dans la comptabilité et celles figurant dans la DADS). Pour les comptes fiscaux, il s’agit principalement d’établir un cadrage de T.V.A et de rapprocher les sommes figurant en comptabilité de celles déclarées dans les déclarations d’échanges de biens ou de services (DEB ou DES).

Enfin, il convient de justifier les mouvements intervenus dans les comptes de capitaux propres (principalement l’affectation du résultat) en vérifiant que le PV d’AG a fait l’objet d’une traduction correcte dans les comptes.

Pour plus d’informations : réviser ses comptes.

Documenter ses travaux

Il s’agit d’une phase essentielle dans la démarche de production d’un bilan comptable. Tous les travaux qui ont été fais doivent être documentés, les feuilles de travail doivent être conservées et rangées dans des classeurs (qui forment ce que l’on appelle généralement un dossier de travail).

Certains documents doivent y être consignés, comme, par exemple, les échéanciers d’emprunt, de location ou de crédit-bail.

Faire son bilan comptable, étape n° 3 : éditer ses comptes annuels

En réalité, un « bilan comptable » est une notion qui regroupe différents états. Il s’agit là d’un abus de langage puisqu’il comprend les comptes annuels, c’est-à-dire non seulement le bilan, mais également le compte de résultat et l’annexe légale.

Le bilan regroupe l’ensemble des comptes de la classe 1 à 5. Il représente une photographie du patrimoine de l’entreprise à la clôture de ses comptes c’est-à-dire ce qu’elle possède (son actif) et ce qu’elle doit (son passif).

Le compte de résultat comprend les comptes 6 et 7. Il permet de quantifier la création (ou la perte) de valeur générée par une entreprise au cours d’un exercice comptable.

L’annexe, quant à elle, est une note écrite plus ou moins longue permet d’appuyer et de détailler certains chiffres issus du bilan et du compte de résultat. Elle permet au lecteur de comptes de les comprendre plus facilement et de les interpréter. Pour plus d’informations à ce sujet :

Sur le plan de la présentation de ces comptes annuels, il existe 3 formes :

  • La présentation simplifiée : le bilan et le compte de résultat peuvent être présentés sous la forme simplifiée lorsque l’entreprise ne dépasse pas 2 des 3 seuils suivants total bilan inférieur ou égal à 4 000 000 euros ; total chiffre d’affaires inférieur ou égal à 8 000 000 euros ; nombre de salariés inférieur ou égal à 50 (remarque : les seuils sont différents pour l’annexe).
  • La présentation de base : ce système doit être utilisé par toutes les entreprises qui ne sont pas autorisées à utiliser le système abrégé. Il est légèrement plus détaillé que le système abrégé.
  • La présentation développée : il s’agit d’une option laissée à l’appréciation des entreprises. Elle permet d’établir des documents plus détaillés que ceux correspondant à l’obligation minimale.

Pour une approche plus globale des effets de seuil : les seuils des obligations comptables.

Conclusion : faire un bilan comptable nécessite, au préalable, d’avoir préparé la clôture de l’exercice au moyen de travaux d’inventaire. Ensuite, il convient d’enregistrer les écritures de fin d’année, de réviser les comptes et d’éditer ses comptes annuels.

Chez Amarris Direct, cabinet d’expertise-comptable en ligne, on ne fait pas que vous livrer le bilan à chaque clôture d’exercice. Votre responsable comptable réalise aussi avec vous un RDV d’optimisation intermédiaire. Vous vous lancez en freelance ? Vous souhaitez changer de comptable ? Et vous diriger vers une comptabilité en ligne tout en étant bien entouré ? Parlez-en aux conseillers Amarris Direct !

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Ecrit par
Thibaut Clermont

Thibaut CLERMONT, mémorialiste en expertise-comptable et fondateur de Compta-Facile, site d'information sur la comptabilité.

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7 commentaires

  • Naki

    Merci pour les informations, c'est plus clair maintenant.

  • ihsane

    Merci à vous, cet article m'a bien aidé à comprendre comment faire un bilan comptable.

  • Magassa

    Merci. Ce sont des informations très instructives et votre site m'aide beaucoup.

  • Celine

    Super article, merci !

  • ayoub

    Merci infiniment pour les informations...

  • sidi

    très enrichissant, merci

  • kakou konan

    merci pour les information

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